Les formats de films

AU COMMENCEMENT, LE CINEMA

Expliquer les formats utilisés au cinéma, puis leur transcription sur support vidéo est toujours un peu compliqué ! Nous allons essayer de faire simple. Lorsqu’un film est fait, le réalisateur choisit le format cinéma de l’image. Aux USA, le principal format utilisé est le 2.35 : le fameux format CINEMASCOPE (ce n’est pas très clair, car le format 2.35 définit aussi parfois le PANAVISION) ! Les américains utilisent aussi beaucoup le format 1.85 panoramique. Dans un cinéma, l’écran est proportionnel du 2.35 à 1, ce qui signifie que la longueur de celui-ci est plus grande que la hauteur : 2.35 fois ! Donc, si l’écran est au 2.35, l’image du film remplira entièrement la surface de diffusion : l’écran sera totalement couvert par l’image. Si le film au contraire est enregistré en 1.85, l’écran aura 2 bandes noires sur les côtés de l’écran. Et celles-ci seront encore plus grosses, si le film est tourné en 1.77 ou 1.33.

PUIS, VINT LA VIDEO

Le format vidéo, lui, est toujours de 4/3 (1.33). Donc si nous voulons faire rentrer un film en 2.35 – cinémascope sur un support vidéo, deux options s’offrent à nous :
1) Soit recadrer le film (ce qu’on appelle le PAN & SCAN) en choisissant dans le film la partie la plus intéressante pour le spectateur. Dans ce format, l’écran 4/3 est totalement rempli et on exploite ainsi toute sa résolution de diffusion. Le revers de la médaille est qu’une multitude de détails sont perdus dans le transfert (parfois ça peut même détruire l’ambiance du film).
2) Soit conserver le film « Au Format Cinéma Respecté ». L’image sera alors encadrée par deux bandes noires en haut et bas de l’écran. On aura donc l’intégralité de l’image originale filmée, mais la totalité de l’écran TV n’est pas utilisée.

Mais le DVD à changé la donne avec le 16/9 anamorphique. Cela signifie que sur une image 4/3, une image étirée dans le sens de la hauteur sera enregistrée, qui sera ensuite comprimée lors de la restitution. Cette technique utilise les bandes noires inutiles. Le principe est le suivant : au format 1.77, l’image est déformée de manière à remplir tout l’écran 4/3. Ensuite votre tv ou projecteur, qui lorsqu’il va commuter en 16/9 va restaurer les proportions originales de l’image filmée. Cette opération permet ainsi d’augmenter la résolution verticale de 33%. En situation réelle, une image en 2.35 Cinémascope, remplit 52% d’un écran 4/3. Elle utilise ainsi 0.52 X 625 lignes soit 325 lignes, le reste décrivant les fameuses bandes-noires. Si cette image est enregistrée en 16/9 anamorphique, ce seront finalement 470 lignes qui seront utilisées. Donc, une image en 16/9 anamorphique présentera un lignage moins visible, limitera l’effet d’escalier sur les contours obliques de l’image (l’aliasing), augmentera la luminosité et diminuera le besoin d’un doubleur de ligne (qui lui augmente de 100% le nombre de lignes affichées).

Le Laserdisc contient tous les formats cinéma possibles : du 1.33 au 2.35, malheureusement la majorité des titres, surtout en PAL – Version Française sont recadrés ! Quelques LDs US et Japonais sont sortis en 16/9, ceux-ci étaient nommés les « Squeeze-LD ».  La liste n’est pas longue :

1) Free Willy (Laserdisc US NTSC Dolby Surround)
2) The Fugitive (Laserdisc US NTSC Dolby Surround)
3) Grumpy Old Men (Laserdisc US NTSC Dolby Surround)
4) Unforgiven (Laserdisc US NTSC Dolby Surround)
5) Basic Instinct (Laserdisc Japonais NTSC Dolby Digital 5.1)
6) CliffHanger (Laserdisc Japonais NTSC Dolby Digital 5.1)
7) Cutthroat Island (Laserdisc Japonais NTSC Dolby Digital 5.1)
8) ShowGirls (Laserdisc Japonais NTSC Dolby Digital 5.1)
9) Stargate (Laserdisc Japonais NTSC Dolby Digital 5.1)
10) Terminator 2 (Laserdisc Japonais NTSC Dolby Digital 5.1)
11) Terminator 2 – THX Remaster (Laserdisc Japonais NTSC Dolby Digital 5.1)

Attention : Les LDs Japonais en Squeeze, contiennent malheureusement des sous-titres en kanjis incrustés dans l’image du film, qu’on ne peut enlever ! C’est bien dommage. Ils sont présentés dans leur ratio d’aspect original : 2.35. A la vue des tarifs de ces squeeze LDs, mieux vaut prendre les DVDs qui eux ne coûtent que quelques € !

Il est à noter que le format dit « Widescreen » sur les LDs NTSC correspond à un format respecté et il peut de ce fait être de plusieurs formats de Cinémascope.

Pour terminer, voici un récapitulatif des formats cinéma, et des formats de diffuseurs. Le texte original est issus de ce blog.

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D’abord, quelques explications concernant les termes utilisés. Un écran 4:3 est nommé ainsi car celui-ci compte 4 unités de largeur pour 3 unités de hauteur. Il s’agit donc d’une forme plutôt carrée, où l’écran est un peu plus large que haut. On nomme aussi cette proportion 1.33:1 ou simplement 1.33. Dans le même ordre d’idée, un écran 16:9 est nommé ainsi car il compte 16 unités de largeur pour 9 unités de hauteur. On nomme cette proportion 1.78:1 ou 1.78.

Format 4.3
Dans un premier temps, un peu d’histoire pour comprendre l’origine de l’utilisation du format 4:3 pour la télévision. L’emploi de ce format provient à l’origine du cinéma. Selon l’histoire, on attribue à Thomas Edison le choix de ce format au 19e siècle. Celui-ci travaillait alors avec un de ses assistants, William L.K. Dickson, qui venait de recevoir un nouveau format de pellicule de 70mm de la part de l’entrepreneur George Eastman (fondateur de Eastman Kodak). Selon la légende, Thomas Edison trouva la pellicule trop grosse et peu économique et il demanda à Dickson de la couper en bandes plus étroites, en lui indiquant la forme légèrement rectangulaire du format 4:3. De nombreuses théories entourent les motivations quant à la décision prise par Edison, mais en 1917, la Society Of Motion Pictures Engineers adopta officiellement le format 4:3 pour le cinéma.
Dans les années 30, lors des débuts de la télévision, le format fut adopté sans conteste en raison de son utilisation par l’industrie cinématographique. Le port facile de contenus filmés entre le cinéma et la télévision représente la raison principale derrière ce choix.
L’industrie du cinéma qui voyait déjà d’un mauvais œil le téléviseur, susceptible de lui voler sa clientèle, a tardé à réagir. Au début des années 50 par contre, lors de l’introduction de la télévision en couleur, l’industrie cinématographique a finalement décidé de contre-attaquer en développant des formats panoramiques qui lui serait propres, comme le Panavision (format 2.20) et le CinemaScope (2.35).  C’est aussi à cette époque que de nombreux formats audio multicanaux ont été développés, toujours afin d’offrir une expérience cinématographique plus riche et distinctive.
Format 16:9
Le format 16:9 est né quant à lui d’un compromis. En effet, un groupe de travail formé dans les années 80 s’est réuni pour établir des standards pour la production de contenu vidéo haute définition pour le cinéma. Le High-Definition Electronic Production Commitee, formé au sein de la Society Of Motion Picture And Television Engineers devait s’interroger sur les technologies amenées à remplacer le film comme media de la production cinématographique.  Il est apparu évident au groupe qu’il fallait statuer sur les multiples standards en place et parvenir à une entente. Parmi les formats les plus courants, on retrouve : le 1.33:1 (ou 4:3) le format de la télévision standard; le 1.66:1 (ou 5:3), le format panoramique standard européen; le 1.85:1, le format panoramique standard américain; le 2.20:1 le format Panavision et le 2.35:1, le format CinemaScope.
Selon la légende, Kern Powers, un membre du comité, très respecté dans l’industrie de la télévision, entreprit de dessiner au crayon les divers formats (voir illustration 2) en les superposant. Il s’est vite rendu compte que si l’on normalise les formats, on obtient un périmètre extérieur qui peut être englobé par un format de 16:9 (ou 1.78:1). Le périmètre intérieur pouvait lui aussi être couvert par un format 16:9. Il tenait là le format qui allait devenir le standard pour la TVHD. Du contenu produit pour n’importe lequel des formats pourrait ainsi être diffusés par un écran respectant cette proportion avec un minimum d’impact sur l’aspect original de l’image.
En cherchant à déterminer un nouveau standard pour l’industrie du cinéma, on a plutôt créé le format standard d’écran panoramique pour la télévision en haute définition.

Explication en images
formats-limage-disques-haute-definition-cinem-L-1Au début de l’ère du tube cathodique régnait le 4/3 qui, en fait désigne le rapport de la largeur et de la hauteur du diffuseur. Un petit exemple simple: largeur/hauteur = 4/3 = 1.33. On dira donc que ce diffuseur a un format 1.33:1 où la largeur fait 1.33 unités quand la hauteur en fait une.

formats-limage-disques-haute-definition-cinem-L-2Sur ce même principe, on retrouve le format d’écran 16/9 : 16/9 = 177. C’est donc le format 1.77:1. Ainsi, une image 4/3 diffusée en 1.33:1 remplira tout votre écran 4/3 et une image 16/9 en 1.77:1 remplira tout votre écran 16/9.

Les formats d’image au cinéma
formats-limage-disques-haute-definition-cinem-L-3Le format Academy fut créé au tout début du Cinéma, en 1910 et restera le « standard » jusqu’en 1927. Les premiers films (muets) utilisent ce format, très proche du 4:3.
Ce ratio sera porté à 1,37:1 de 1927 à 1953 pour laisser de la place à la piste son optique. L’AMPAS (Academy of Motion Picture and Arts and Sciences) l’a adopté comme standard à cette époque.

formats-limage-disques-haute-definition-cinem-L-4Le Cinérama fut le plus large des formats employés. Développé par la Paramount et utilisé dès 1952, il nécessitait l’emploi de 3 caméras et 3 projecteurs. L’écran courbe accentuait l’effet panoramique.
Il a été abandonné en raison de la complexité de mise en oeuvre.

formats-limage-disques-haute-definition-cinem-L-5La MGM a développé son propre format, le Camera 65, aussi appelé Ultra-Panavision 70. L’image est anamorphosée par une lentille cylindrique. Il n’y eut qu’une dizaine de films tournés dans ce format.

formats-limage-disques-haute-definition-cinem-L-6Le Cinémascope est le plus connu des formats panoramiques. Utilisé pour la première fois par la Fox en 1953, il utilise aussi une lentille anamorphique compressée sur la largeur comme pour le format Panavision. Le mot Cinemascope est une marque et un brevet de la Fox. Les équivalents chez d’autres majors sont Techniscope, WarnerScope, Superscope…
Le format Cinémascope n’est plus utilisé depuis 1965.

formats-limage-disques-haute-definition-cinem-L-7Le format Panavision, aussi appelé Academy Scope, utilise aussi l’anamorphose pour la projection. C’est le standard le plus utilisé aujourd’hui. Il correspond au terme « format cinéma » sur les DVD.

formats-limage-disques-haute-definition-cinem-L-8Le Super Panavision 70 (appelé aussi Panavision 70, Super Panavision, Panavision…) a été développé pour contrer le Todd-A0 (à ratio variable). Il n’est plus utilisé mais quelques chef-d’oeuvres comme My Fair Lady et Exodus ont été tournés dans ce format.

formats-limage-disques-haute-definition-cinem-L-9Le Panavision 1,85 ou Academy Flat est le grand standard pour les films tournés en 35mm (par rapport au 70mm). Il est très utilisé et idéal pour nos écrans HD 16/9.

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