
Le lieu ? Paris.
Le jour ? Samedi.
Tandis que je me promène (enfin c'est un bien grand mot) dans un arrondissement de la capitale dont la surfréquentation -et quelle fréquentation !- me donne toujours l'impression de ne pas vraiment être à ma place, j'avise une boutique de disques neufs et d'occasion.
"Tiens, me dis-je, peut-être vendent-ils encore des laserdiscs ?"
N'écoutant que ma témérité, je rentre dans la boutique et m'adresse au vendeur (qui apparement fait également office de patron) qui me répond d'un ton point aimable, en tout cas peu motivé :
"Pas des films, juste des musicaux. Là-bas, sur les étagères du bas..."
Me rendant d'un pas décidé quoique pas tellement finalement songeant en chemin que je vais encore tomber sur quelques occasions en mauvais état peu encline à me plaire vers les lieux sus-désignés, je m'accroupis, tire sur une porte de bois qui me reste presque dans la main... Et tout à coup...
Et tout à coup...






Et tout à coup, à la vue des merveilles que j'aperçois, mon coeur s'emballe, ma température s'élève, mes mains tremblent (j'ai alors l'impression de retrouver mes émois d'adolescent lors de mon premier baiser... Ah, Vanessa

Du Bowie, du Dylan, du hard-rock, du Doors, du Guns and roses, du Beatles, du Lenon, des groupes de rock japonais, américains, anglais et que sais-je encore dans des pochettes toutes plus originales les unes que les autres.
"Calme toi, Manfred, tu es seul sur ce coup, personne d'autre n'est au courant, prends ton temps, souffle..."
Je fais donc mon choix en m'imaginant déjà à la maison entrain de profiter de mon installation pour des soirées musicales endiablées..
Mon choix en l'occurence étant 6 disques des Doors


En même temps, bizarrement, je me disais que c'était trop beau pour être vrai.
Et, en effet, j'ai vite déchanté car ce qui m'avait déjà jetté un malaise c'est qu'aucun prix n'était mentionné

j'ai vite déchanté quand le vendeur m'a annoncé ce qu'il en demandait.
"250"
Moi, incrédule : "250 francs !"
"250 euros, ce sont des laserdiscs cher jeune homme" (on m'a toujours dit que je ne faisais pas mon âge)
En même temps énérvé (j'en savais certainement beaucoup plus sur le sujet que lui sans parler du prix) et contrarié, 'insite en lui demandant de me faire un prix. Il descend à 200 euros.
Alors, dans un éclair, je songe aux 2 solutions qui s'offrent à moi :
1) Braquer le magasin (j'avais à portée de main, à portée de sac, la réplique à l'identique fabriqué par la société japonaise Marui -même taille, même poids, même forme- d'un Berreta M92F, le même que celui de Tom Cruise dans MI3)
2) Quitter les lieux en laissant le vendeur en plan.
Toujours en liberté à l'heure actuelle, inutile de vous préciser que j'ai opté pour la 2e solution non sans quelques regrets

Je me console en songeant aux 25 laserdiscs -et pas du commun, notamment Forbidden Planet édité par Criterion- qui sont venus me rejoindre ma collection depuis le début du mois de janvier et dont je vous parlerais plus avant quand j'aurai un peu de temps...