Haute définition : la télé dont le public ne voulait pas...

Discussions générales sur le matériel :
lecteurs LD, installation Home-Cinema, notices des appareils, câblages...
Partagez vos expériences Home-Cinéma avec la communauté.
Répondre
Avatar du membre
Corsaire42
Messages : 253
Enregistré le : mar. 18 déc. 2007, 23:09
Localisation : MONTBRISON (42)

Haute définition : la télé dont le public ne voulait pas...

Message par Corsaire42 »

Nous aussi on avait de la Hd dans les annees 90 avec le D2MAC
Il y avait meme un lecteur Ld Philips D2 MAC

http://www.laserdiscplaza.net/forumld/v ... t=15#p2546

Article paru dans Son Vidéo Mag en 1997 trouver sur le net


Haute définition : la télé dont le public ne voulait pas

Au-delà de la bataille technologique à laquelle elle a donné lieu, la télévision haute définition a une fois de plus prouvé qu'il ne peut exister d'audience sans programmes et que le meilleur standard du monde ne s'implantera pas sans l'appui du grand public.
Les normes actuelles de télévision couleur ont été inventées voici bien longtemps. NTSC d'abord aux Etats-Unis (1941 en N&B, 1953 en couleurs), PAL ensuite en Allemagne, Secam enfin en France : trois déclinaisons d'un même principe, le multiplexage fréquentiel. À partir des trois signaux couleur (rouge, vert, bleu) issus de la caméra, on fabrique une image noir et blanc (la luminance) et deux signaux de couleur (la chrominance). À l'émission, ces signaux de chrominance et de luminance sont juxtaposés et forment, avec le son, un signal dit composite. À la réception, il faut tout trier, et reconstituer le signal vidéo original.


Le trio des vieilles normes

Le procédé n'est pas exempt de défauts. À la réception, il s'avère parfois difficile de séparer la chrominance de la luminance, ce qui se traduit sur certaines images par des effets de moire sur des détails fins de décors ou de costumes. Quand on a su fabriquer de grands écrans, on s'est aperçu que la fréquence de trame (50 ou 60 Hz selon les pays) était trop faible, ce qui se traduisait par un scintillement visible de l'image. Les composantes du signal, juxtaposées à l'émission, se sentent à l'étroit dans leur bande de fréquence respective (tout doit tenir dans 6 MHz), leur spectre n'est pas vraiment respecté, ce qui se traduit par une perte de définition de l'image reçue. Le son, qu'il soit en AM ou en FM, mono ou stéréo selon les standards, a des performances trop limitées lors de certaines retransmissions, ce qui impose parfois une diffusion simultanée à la radio. De plus, on n'a pas accès à la diffusion conjointe de plusieurs versions étrangères, à cause des problèmes de diaphonie, incontournables en audio en analogique. Enfin, le format 4/3 (issu paraît-il des proportions du papier photo !) se prête mal à la diffusion de certains films tournés en formats larges, qu'il faut diffuser tels quels (donc mutiler à gauche et à droite), miniaturiser (bandes noires en haut et en bas - on dit aussi letter box) ou recadrer (pan & scan). Bref, au fil du temps, ces défauts sont devenus de plus en plus critiques. Comme ils sont inhérents aux principes mis en œuvre dans les normes, on pouvait bien améliorer ponctuellement certains détails, mais le mieux était encore de tout changer, de repartir de zéro. [...]


Vous avez dit compatibilité ?

Cette question de compatibilité se posait aussi pour une nouvelle norme de télévision. Fallait-il rester compatible avec les anciennes normes, ou obliger d'emblée les téléspectateurs à renouveler complètement leur matériel ? La norme que les Japonais proposèrent au CCIR de Dubrovnik en 1986, avec l'appui de la chaîne américaine CBS, explorait cette dernière voie. Fruit de quinze ans de recherches financées sur fonds publics, elle nécessitait de remplacer intégralement la filière production-émission-réception. Si ce système (baptisé HiVision, 1125 lignes, format 5/3, 4 canaux son numériques) s'imposait, en dépit de ses défauts techniques, c'était le marché mondial de la télévision (le parc planétaire de récepteurs TV était de 760 millions d'unités en 1988, soit quelques centaines de milliards de dollars) qui était offert sur un plateau à ses promoteurs. Belle revanche pour eux, qui avaient été tenus à l'écart lors de la création des trois anciennes normes. C'est au départ pour se donner du temps que les Américains imposèrent à toute nouvelle norme de télévision d'être immédiatement compatible avec le NTSC : cette manœuvre dilatoire laissait quelques années à leurs laboratoires de recherche pour explorer d'autres voies.

La compatibilité était justement l'atout majeur de la solution européenne : chez nous, l'évolution se faisait en douceur. Le spectateur passait du Secam 4/3 625 lignes (analogique) vers le D2 MAC 4/3 625 lignes (numérique) par adjonction d'un décodeur, puis achetait un téléviseur 16/9, sur lequel les émissions reçues comporteraient toujours 625 lignes. Quand le parc serait jugé suffisant (on parlait de 1995), serait décidé le passage à la vraie TV HD numérique, avec 1250 lignes, le récepteur étant conçu dès l'origine pour les visualiser. Ce système très élégant, fruit de l'amélioration continuelle du C MAC proposé dès 1983, offrait dès le premier stade de l'évolution une qualité d'image améliorée (notons cependant qu'elle reste analogique) et l'accès à quatre canaux son de qualité numérique. MAC est l'abréviation de Multiplexage Analogique des Composantes : autrement dit, celles-ci étaient désormais transmises par paquets, tour à tour, en respectant intégralement leur spectre. De quoi reléguer aux oubliettes le Secam, le bon vieux NTSC (que certains esprits plaisantins avaient surnommé Never Twice the Same Color) ou même le PAL, reconnu jusque-là meilleur standard vidéo analogique en exploitation. Pour les diffuseurs, le signal D2 MAC était facilement cryptable et se pliait aussi bien à une diffusion par satellite qu'à une exploitation en réseau câblé. Le procédé nippon, techniquement figé dès l'origine, utilisait lui des techniques souffrant d'un défaut difficile à maîtriser : la compensation de mouvements était délicate, ce qui pouvait parfois se traduire, sur certaines images, par des saccades sur les grands mouvements. Bref, l'avenir du D2 MAC semblait radieux...


Public, privé, et visionnaires...

On n'avait oublié qu'une seule chose : le public. L'état de développement du réseau câblé étant, au début des années 90, un des plus grands échecs industriels français et l'exploitation hertzienne du D2 MAC étant à l'origine exclue du cahier des charges, il ne restait plus à l'amateur d'images améliorées qu'à acquérir une parabole satellite et un décodeur, d'un coût assez élevé (environ 5 000 francs à l'époque, plus de 1000 euros actuels). Qu'avait-il à regarder alors pour rentabiliser sa nouvelle acquisition ? Pas grand-chose, hélas. Un bon moyen commercial de le motiver eût été de faire monter sur le satellite un beau bouquet de programmes plus ou moins exclusifs : cinéma, sports, musique... Hélas, si les pouvoirs publics avaient laissé couler l'argent à flots pour laisser la bride sur le cou aux ingénieurs de recherche, ils se montraient soudain bien avares au moment de donner une utilité publique au fruit des cogitations des laboratoires du CCETT. En désespoir de cause, ils se tournèrent alors vers le privé : André Rousselet, P-dg de Canal Plus, fut ainsi instamment prié d'adopter la norme D2 MAC lors de la montée sur orbite du bouquet de programmes Canal Satellite, en 1993. Il affronta violemment France Télécom, et adopta le Secam en dépit de multiples recommandations pressantes. Certains esprits chagrins affirment que ce coup d'éclat contribua à lui coûter sa place de P-dg en février 1994...

C'est que Rousselet, lui, voyait plus loin que l'Europe, et suivait attentivement, depuis plusieurs années, les recherches menées Outre-Atlantique. Après quelques tergiversations, les Américains s'étaient engagés sur la voie hasardeuse de la télévision numérique. Une vingtaine de systèmes concurrents étaient nés, il fallait les départager par des tests payants (à 150 000 dollars l'inscription), auxquels, soit dit en passant, les européens Philips et Thomson eux-mêmes participèrent. Les débits numériques nécessaires étaient encore trop élevés et les procédés de compression numérique du signal bien embryonnaires, mais la conviction de Rousselet était faite : l'avenir était au numérique, la compression de données permettrait de faire passer dix canaux vidéo là où n'en passait qu'un seul. Le numérique ouvrait la voie à l'interactivité, au multimédia, aux autoroutes de l'information, bref était la solution de l'avenir. Pour Rousselet, l'obstination de France Télécom ne s'expliquait que par de mauvaises raisons. Les ingénieurs, prisonniers de leurs certitudes et de leur théorie, avaient oublié que le public adopte un nouveau procédé de télévision non pour compter les lignes ou mesurer les performances sonores, mais pour se distraire, découvrir des programmes, élargir son choix. Quel intérêt à s'équiper à grands frais en D2 MAC si l'offre de chaînes n'apporte rien de plus par rapport à ce qui existe déjà ?


Demandez le programme !

Or, l'assortiment de programmes D2 MAC se limitait à La Sept, MCM (en 4/3) et Canal Plus en 16/9 stéréo. Deux radios numériques, Hector et Victor, étaient exclusives au D2 MAC, mais leur programmation n'avait pas vraiment été conçue pour le grand public. Et l'acheteur d'un récepteur 16/9 n'utilisait son écran large que lorsque Canal Plus et par la suite Ciné-Cinémas diffusaient des films en Cinémascope. La seule chaîne originale, France Supervision, consistait essentiellement en une compilation de retransmissions sportives et de films glanés sur A2 et FR3. Pour couronner le tout, les 1250 lignes étaient encore du domaine du rêve. Les problèmes technologiques rencontrés par les satellites (on se souvient du feuilleton à suspense « Les canaux en panne de TDF 1 » puis « Le retour de TDF 2 ») avaient certes leur part de responsabilité dans cette triste situation, mais le résultat était là : personne n'achetait. Les diffuseurs refusaient de doubler leurs structures d'émission pour ne toucher qu'une faible frange de téléspectateurs, et la perspective d'investir dans une structure production-émission en haute définition ne les attirait soudain plus du tout. Pas plus d'ailleurs que de devoir se lancer dans la mise à jour de leurs catalogues de films, effectuer de nouveaux télécinémas au format HD de tous ceux qui avaient été tournés en écran large, puis de jongler lors des diffusions avec des masters de versions et de formats différents : un vrai casse-tête en perspective...
Au Japon par contre, rien n'avait été épargné pour motiver le public. Dès les balbutiements du système HiVision, la NHK avait investi à perte dans la diffusion quotidienne de plusieurs heures de programmes dans cette norme. Seuls quelques dizaines de milliers de Nippons fortunés avaient sauté le pas, mais les grands de l'électronique ne reculaient devant rien pour assurer le succès de leur système. La norme Muse avait succédé à HiVision, et, pour la promouvoir, ils allaient jusqu'à organiser des forums aux États-Unis où ils montraient des configurations complètes en fonctionnement. Dès 1989, Sony racheta à coups de milliards de dollars les studios Columbia et Tristar, puis en 1990 Matsushita (Technics, Panasonic...) reprit MCA, Pioneer investissait dans Carolco et Toshiba achetait des parts de Time Warner.
Motivation officielle : accroître les synergies entre constructeurs de matériel audiovisuel et producteurs de films. Plus officieusement, tous ces constructeurs acquéraient ainsi au prix fort les droits de la plupart des films américains célèbres et des catalogues de musique commerciale, ce qui pouvait le moment venu se révéler être un atout décisif pour faire pencher la balance du côté de leur système HD. Au Japon, des chaînes spécialisées haute définition émettaient en permanence, régalant les amateurs d'images à 1125 vraies lignes, balayage 60 Hz, format 16/9 et quatre canaux numériques. Les Parisiens purent admirer au Sony World de 1991 une filière Muse de production complète, du télécinéma au moniteur en passant par les régies de diffusion et les magnétoscopes : jusqu'au Laser Disc et au projecteur sur grand écran ! Ce fut pour beaucoup la première l'occasion de voir une authentique image haute définition.


Les jeux sont faits

Ultime tentative pour lancer le mouvement, TDF et quelques constructeurs européens jouèrent leur va-tout pendant les Jeux Olympiques d'hiver d'Albertville, en 1992. Pendant seize jours, on réalisa quotidiennement un programme complet en haute définition au standard européen HD MAC. Ce programme, en 16/9, 1250 lignes et 4 canaux son, diffusé conjointement en D2 MAC, n'était malheureusement visible que dans quelques lieux en France. Ce coup d'éclat était censé précéder la création d'une chaîne HD européenne, diffusant 70 % de sport et 30 % de films ou de concerts. Celle-ci ne vit finalement jamais le jour, car le public n'accrochait toujours pas à la télévision du futur. Dans son esprit, la plus grande confusion régnait entre D2 MAC et 16/9, 625 lignes et fausse haute définition. De plus, la conjoncture économique morose n'incitait pas vraiment à se lancer dans des investissements tant soit peu hasardeux. Enfin, comme la DCC et le MiniDisc dans le domaine du son, les acheteurs avaient-ils vraiment besoin de ce nouveau système de télévision, eux qui ne se bousculaient pas, c'est le moins qu'on puisse dire, sur les abonnements au câble (environ un million) ou sur les paraboles (cinq cent mille environ) ?
En septembre 1993, les Européens se rendirent à l'évidence : la bataille du HD MAC était perdue. Thomson et Philips sauvaient heureusement les meubles, et ce des deux côtés de l'Atlantique. Ils avaient apparemment soutenu jusqu'au bout le D2 MAC, et son juteux marché de 750 000 décodeurs Visiopass. Simultanément, présents lors de la mise au point de normes de TV numérique américaine, ils recueilleront de toute façon les fruits de leur clairvoyance lors du choix de la norme définitive. Comme ils comptent parmi les principaux constructeurs de téléviseurs aux États-Unis, des débouchés leur sont d'ores et déjà ouverts, comme par exemple la fabrication de décodeurs destinés à la réception des premières chaînes de TV numérique par satellite (DirecTV par exemple).
Les Japonais, eux, jetèrent l'éponge en avril 1994, au grand dam des particuliers équipés depuis 1990, qui ont payé leur statut de précurseurs par la mise au rebut prématurée de leurs équipements HD achetés au prix fort. Les grands constructeurs électroniques élaborent à leur tour des normes de TV numérique et en sont réduits à acheter des licences pour se lancer eux aussi dans la fabrication de décodeurs. La situation dans le domaine des équipements professionnels est moins noire que dans le domaine grand public : tous les équipements HD de régie, élaborés pour le système Muse, sont adaptables à des standards différents (les recherches fondamentales sont faites, il n'y a que des détails à modifier) et les caméras HD ou les magnétoscopes numériques 4 :2 : 2 sont déjà utilisés au sein de systèmes alimentant des studios aux normes HD MAC. Et puis les catalogues complets de films acquis à prix d'or génèreront de toute façon des droits de diffusion, quel que soit l'endroit et le mode de leur exploitation. [...] Mais posséder un beau catalogue de films n'est d'aucun secours pour vendre du matériel audio-vidéo... [...]




--------------------------------------------------------------------------------


Chronologie

1972 : La NHK se lance dans les recherches sur la future TVHD, financées sur fonds publics.

1974 : Panasonic effectue des démonstrations d'un téléviseur HD analogique 1125 lignes.

1981 : Un prototype de système professionnel complet de production TVHD, norme HiVision (1125 l, 60 Hz), est présenté à la Convention SMPTE de Los Angeles.

1982, septembre : Sony et Philips dévoilent le Compact Disc, premier support numérique (audio) destiné au grand public.

1983, 15 juillet : le système C Mac Paquet, mis au point au CCETT de Rennes, est adopté par l'Union Européenne de Radiodiffusion.
Aux USA, création de l'ASTC (Advanced Television Systems Committee), organisme chargé de juger et de tester les nouveaux formats de télévision : par exemple, le procédé 1050 lignes décrit par CBS la même année.

1984, décembre : agrément par l'UER de la norme D2 MAC Paquet (France Télécom et Deutsche Telekom).

1986 : Les Japonais proposent au CCIR de Dubrovnik leur norme HiVision comme standard mondial de TVHD. Les États-Unis demandent un système TVHD compatible NTSC et se lancent parallèlement dans les recherches sur la TV numérique. Les Européens mettent le paquet sur le D2 MAC, pour contrer le système HiVision - le HD MAC (1250 lignes, 50Hz) naît.

1987 : Démonstrations publiques des différents systèmes de TV améliorée et notamment de systèmes japonais très remarqués par leur qualité. Les membres du Congrès sont invités à des démonstrations de diffusion d'images TVHD. En France, La Sept est la seule chaîne disponible en D2 MAC, elle est diffusée depuis TDF 1.
Aux USA, la FCC (Federal Communications Commission) indique que la télévision haute définition devra être compatible avec le NTSC actuel, et se contenter des bandes UHF et VHF.

1988 : Le système HiVision japonais est décliné en une version compatible NTSC, la norme Muse, et les constructeurs nippons utilisent dans leurs récepteurs des circuits stratégiques Texas Instruments.
La FCC reçoit 23 propositions de procédés de télévision haute définition, analogique ou mixte.
Les Américains commencent à transformer leur réseau câblé en utilisant de la fibre optique en vue de transmettre ultérieurement des émissions en TVHD.
Création de International HD, groupement réunissant Thomson, Philips et la SFP.
Septembre : les premiers récepteurs 16/9 Thomson (625 lignes) sont mis en vente en France, au prix public de 30 000 francs.

1989 : Début du rachat à coups de milliards de dollars par les grands de l'électronique japonaise des grands studios de films hollywoodiens. Sony rachètera Columbia et Matsushita MCA (Universal) un peu plus tard. Premières retransmissions de signaux Muse sur satellite au Japon.
Août : présentation à Berlin du prototype Thomson de récepteur (90 cm) 16/9 1250 lignes. Les constructeurs européens décident de s'unir pour relever le défi de la TVHD.
Décembre : Thomson et Philips unissent leurs efforts pour présenter aux États-Unis un système de TVHD concurrent de Muse.

1990 : Débuts japonais de la commercialisation grand public des équipements vidéo HD, norme Muse. Des émissions HD sont régulièrement proposées par la NHK, Sony propose un vidéo projecteur HD et un lecteur de vidéodisques : Mitsubishi expose au Japan Electronic Show un magnétoscope HD.
Mars : aux USA, demi-tour stratégique : la FFC annonce que le nouveau standard de télévision devra être distinct du NTSC, et autoriser la haute définition. Ces nouvelles émissions utiliseront un réseau de fréquences parallèle à celles des émetteurs NTSC actuels, « pendant un certain temps ».
Juin : DigiCipher participe aux tests de sélection du système de TVHD américaine. General Instrument propose le premier procédé HD « tout numérique » - les concurrents suivent. Mise sur orbite de TDF 2, qui arrose l'Europe de signaux à la norme D2 MAC.
Juillet : création de Vision 1250, groupement européen d'intérêt économique, pour promouvoir le HD MAC, notamment en lançant des chaînes de TV 16/9.

1991 : Au Sony World de Paris est exposée une configuration complète en TVHD Muse : du télécinéma au téléviseur.
Aux USA, les différents procédés HDTV numériques restés en lice subissent des essais intensifs, et la concurrence est rude entre les systèmes : ATT/Zenith, MIT, ATRC, Philips/Thomson. Le procédé analogique Muse est également mis à l'épreuve.
Juin : TDF démontre à Montreux que le signal D2 MAC se prête à une éventuelle transmission par voie hertzienne.

1992, février : grande présence de TDF aux JO d'Hiver d'Albertville, pour prouver que la norme et les équipements sont opérationnels.

1993 : Devant l'échec patent de la norme, Philips et Thomson abandonnent le D2 MAC. Ils recentrent leurs activités sur le numérique qu'ils n'ont jamais abandonné, mais continué de développer aux États-Unis.
Février : la FCC se décide pour une technologie entièrement numérique, mais, dans l'incapacité de choisir entre les quatre procédés concurrents, demande aux constructeurs impliqués de former une « grande alliance » : AT&T, General Instruments Corp, le MIT, Philips, le Sarnoff Research Center, Thomson Consumer Electronics et Zenith. À charge, pour elle, de sélectionner les meilleurs aspects des quatre procédés et de les allier en un standard HDTV. Ce qui prendra un an…

1994 : Les Japonais abandonnent leur norme de TV HD Muse et doivent se recycler dans le numérique.
Aux USA, la grande alliance est au travail : AT&T construisent l'encodeur vidéo HD, Philips le décodeur, Sarnoff et Thomson planchent sur le transport des signaux, et Zenith sur les modulateurs.

1995 : Après tests intensifs en laboratoire et en conditions réelles, le procédé de télévision haute définition numérique américain est prêt : l'ATSC Digital Television Standard. Ses deux variantes dominantes sont le SDTV (Standard-Definition Television) et le HDTV (High-Definition Television).

1996 : Premières émissions de télévision numérique en juillet, dans des stations affiliées à CBS et NBC)

1997 : la FCC offre aux diffuseurs, pour dix ans, (contrairement aux usages US, où on paie pour diffuser) l'espace hertzien nécessaire pour la diffusion terrestre simultanée des émissions numériques, en parallèle des émissions NTSC analogiques

1998 : Premières émissions numériques via satellite (DirecTV). 41 stations de télévision émettent en numérique. Le retour de la navette spatiale Discovery est diffusé en direct en HDTV le 29 octobre. Commercialisation des premiers téléviseurs HDTV (7000 $).

1999 : Les émissions HDTV deviennent de plus en plus répandues. Le groupe Sinclair Broadcasting, appuyé par 250 stations de télévision, lance une pétition demandant à la FCC d'adopter le système de codage de signal COFDM utilisé en Europe et au Japon, au lieu du procédé utilisé dans la HDTV américaine, jugé perfectible. Demande refusée.

2003 : On compte 2 millions de récepteurs HDTV aux USA (2000 $). Les grands réseaux US diffusent désormais en HDTV en prime time. 33 millions de récepteurs HD sont prévus début 2007, mort programmée du NTSC analogique (étape intermédiaire : simulcast analogique/numérique intégral en avril 2005).
En Europe, la télévision numérique terrestre connaît des fortunes diverses. En France, la bascule est sans cesse repoussée. Quant à la haute définition, elle fait son chemin en production, où elle vient prendre des parts à la filière analogique.
Au Japon, la NHK produit et diffuse régulièrement via satellite (procédé spécifique, ISDB) des émissions en HDTV Hi-Vision, à destination d'une niche de téléspectateurs équipés &endash; environ 3 millions. L'organisme public de radiodiffusion nippon continue ses recherches dans le domaine. Muse sera abandonné en 2007.


NOM DU STANDARD MUSE HD-MAC
SIGNIFICATION Multiple SubNyquist Sampling Encoding Haute Définition - Multiplexage Analogique des Composantes
NB DE LIGNES 1125 1250
NB DE LIGNES UTILES 1035 1152
NB IMAGES / SECONDE 30 25
NB DE TRAMES 2 trames entrelacées 1 (pas d'entrelacement)
FRÉQ. DE TRAME 60 Hz 50 Hz
SPECTRE DU SIGNAL 8,1 MHz 10,125 MHz
PRINCIPES UTILISES Multiplexage temporel de la luminance et des couleurs
Compression de bandes par sous-échantillonnage
Filtrage adaptatif
Compensation de mouvement
Multiplexage temporel de la luminance et des couleurs
Compression de bandes par sous-échantillonnage
Filtrage adaptatif
Compensation de mouvement

TAUX DE COMPRESSION SIGNAL DE LUMINANCE 1/1 3/2
TAUX DE COMPRESSION SIGNAL CHROMINANCE 4/1 3/1
NOMBRE CANAUX SON 4 (HQ) 4 (HQ)






--------------------------------------------------------------------------------
Article paru dans Son Vidéo Mag en 1997
--------------------------------------------------------------------------------
Voir ma boutique sur PRICEMINISTER
http://www.priceminister.com/boutique/serge294
Avatar du membre
Philac
Messages : 4106
Enregistré le : mar. 25 déc. 2007, 22:10
Localisation : (17) Rochefort-sur-Mer
Contact :

Re: Présentation du LD MUSE, la HD avant l'heure...

Message par Philac »

L'article est intéressant , si cela chagrine Shushie , Kiko déplacera le sujet..

Il y a une erreur quand ils déclarent que le PAL était supérieur au SECAM et antérieur : c'est faux
Le PAL est une copie du SECAM de Henri de France et de qualité (surtout en chrominance) inférieure au SECAM
D'autre part il a été conçu au départ pour la seule chaîne existante à l'époque : la première chaîne qui était en 819 lignes, donc avec une définition supérieure
Le choix du PAL comme standard Européen est surtout politique mais également technique : la France n'étant pas capable de livrer des téléviseurs aux pays qui voulaient adopter le SECAM
Le PAL en effet a été mis au point par les techniciens de Téléfunken qui avait une unité de production de téléviseurs ,
Le Secam a été mis au point par un chercheur (Henri de France) qui n'avait (au départ ) aucune production !
Choix politique ;
A l'époque les pays de l'est ont choisi (l'URSS en tête) le SECAM car il ne pouvaient politiquement parlant choisir un produit de l'Allemagne de l'ouest !
whaka
Messages : 400
Enregistré le : sam. 20 oct. 2007, 20:09

Re: Haute définition : la télé dont le public ne voulait pas...

Message par whaka »

c'est vrai qu'il est bon de rappeler qu'on avait la meilleur definition avant les autres dans les an 50-60 quand les usa avait 525 et une partie de l'europe 441 lignes, nous avions 819 lignes... :king: (instant chauvin)

parcontre la premiere chaine n'a jamais connue la couleur... ou le peu qu'elle l'a connue (je le tiens d'un ex employé a la retraite de tdf, c'est uniquement par transfere camera de la 1ere chaine 625 lignes... de l'upscaling avant l'heure)
fiend41
Messages : 253
Enregistré le : mer. 12 sept. 2007, 01:17
Localisation : no man's land

Re: Haute définition : la télé dont le public ne voulait pas...

Message par fiend41 »

article grisant et d'imaginer ce que ces rares spectateurs en showrooms ou chez eux ont pu déguster, devait pas être triste notamment ce show sony 1991

je lis actuellement des pistes de 2001-2002 sur l'époque de diffusions hdtv inédites de films, et mate qq montages videos sur youtube.. pour le fun bien sûr vu les résolutions diffusées
Répondre

Retourner vers « Matériel, Technique, Home Cinéma »