LaserActive CLD-A100

Un grand Merci au site NEKOFAN pour leur aide immense pour la rédaction de cet article

Le Lecteur de Laserdisc qui se voulait devenir un Standard :
Il faut remonter à 1983 pour l’utilisation du Laserdisc comme support de stockage pour un jeu vidéo et comme souvent, il s’agit d’une société japonaise qui est à l’avant-garde des autres : SEGA en l’occurence dans le cas présent. Le jeu se nomme Astron-Belt, et à l’époque de la console ATARI 2600, SEGA arrive avec les jeux vidéo du futur et « la réalité virtuelle » (comme on le disait si bien dans les années 80 !). D’autant que tout semblait possible à la vue de la capacité de stockage du support (astronomique pour l’époque : 540Mo sur les LDs 30cm en CLV; 270Mo sur les LDs 30cm en CAV; 180Mo sur les LDs de 20cm en CLV; 135Mo sur les LDs de 20cm en CAV ceci étant pour une face). Et pour renforcer cette idée, quelques mois plus tard sort le fameux « Dragon’s Lair » qui met une énorme claque en montrant pratiquement un dessin-animé interactif ! Pioneer détenteur de la fameuse technologie, croit énormément en son support et à une ambition folle : nous sommes en 1984 ! Et la Famicom vient juste de sortir.
Pioneer propose donc son lecteur de Laserdisc à Microsoft/ASCII pour ses machines MSX, et nous voyons débarquer des lecteurs de LDs Pioneer/Palcom avec une 20e de titres dédiés au MSX. Ce sera pour beaucoup d’autres dessins-animés intéractifs grâce à la grande capacité de stockage du Laserdisc, mais quelle évolution par rapport aux jeux de l’époque ! Mais Pioneer ne compte pas s’arrêter là et veut aller plus loin encore en proposant un écran tactile et intéractif : le LaserActive. Mais après plusieurs autres jeux en bornes d’arcades, le support ne remporte pas, hélas, tous les suffrages. Les causes sont celles habituelles : coût élevé du support et des lecteurs, la pauvreté en terme de gameplay des jeux proposés et surtout l’arrivée du CD-ROM qui tuera à petit feu le support Laserdisc.
Mais Pioneer, qui est un géant de l’électronique grand public, ne lâche pas l’affaire et décide en 1993 de s’associer avec NEC et SEGA pour pouvoir ouvrir son support à un plus large public. Ils veulent ainsi en vendre dans un maximum de foyers Japonais et Américains. Pioneer y croit toujours et le fait savoir au monde entier.
La marketing de l’époque vantait les mérites de cette machine multimédia, ludique et conviviale avec la qualité numérique des films et surtout la compatibilité avec les ludothèques complètes de SEGA et NEC. Avec en plus un module Karaoké, et des LDs éducatifs : bref, la machine parfaite pour tout bon chef de famille. La première machine sort donc en 1993, au japon, au prix de 89800 Yens (plus de 5000FF.) et chaque module au tarif de 39000 Yens (environ 2400FF.). Autant le dire de suite, il s’agit d’une machine haut-de-gamme et Pioneer n’a pas lésiné dessus ! Imposante et lourde (8Kg), la mise en marche s’accompagne d’un allumage de plein de petites diodes sur la façade, avec à l’écran, le menu LaserActive différent selon le module de jeu connecté. Il suffit ensuite de regarder l’arrière de la bécane pour être totalement convaincu : multitude de prises Cinch et une sortie numérique optique pour le son, rien que ça. Le lecteur s’accompagne d’une télécommande très complète, et il y a bien sûr les 4 modules dédiés pour soutenir le système LaserActive.
Là, pour ces derniers, on peut tirer le chapeau bas à Pioneer (est-ce qu’il avait un gamer à la tête de ce département ?), car le système est très simple : on « plug » les modules dans un petit compartiment dédié à l’avant gauche de la machine, transformant ainsi le lecteur en console de jeu vidéo dernier cri. Le plus intéressant étant, que les éditeurs se sont donnés à fond pour le système et ont développés des jeux spécifiques, chez NEC et SEGA, au support LaserActive. On trouve ainsi des jeux Hudson Soft et Taïto qui exploitent les capacités de la PC Engine alliée au support du Laserdisc ! Et idem pour le module Megadrive !

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Modules et Accessoires
4 Modules existent sur cette machine, ainsi que des accessoires qui ne sont pas forcément dépassés par le temps :
Module SEGA : c’est le module le plus facile à trouver. Grâce à lui, vous pourrez jouer aux jeux MégaDrive, MégaCD et MégaLD. Il est accompagné d’un pad équivalent à celui de la Mégadrive avec 6 boutons, avec écrit en lettres dorées dessus : « LaserActive » et « Pioneer ».
Module NEC : moins évident à avoir, si vous le trouvez ce sera le jackpot, car vous pourrez jouer avec les HuCards US & Japonaises, au CD-Rom2 et SuperCD-Rom2 (le sytème 3.0 étant intégré dans le module), Arcade CD-Rom2 (nécessite un Arcade Card Duo) et les LDROM2. Le pad livré avec ressemble à celui de la CoreGraphx mais toujours avec les inscriptions en dorées de « Pioneer » et du « LaserActive ».
Module Karaoké : fourni avec un micro, il permet de chanter avec les LDs de Karaoké.
– Module PC : un des modules le plus difficile à trouver. Il permet de relier son lecteur de LD LaserActive à un PC via une prise RS232 pour télécharger des jeux sur son lecteur.

Pour les accessoires, on commence avec les lunettes 3D (oui, oui, vous avez bien lu, ça fait près de 30ans qu’on veut nous fourguer cette daube !) nommées « Goggles 3D » compatibles avec certains jeux (cela nécessite un adaptateur difficile à trouver mais obligatoire pour les brancher sur le module) comme par exemple Vajra 2 ou encore Virtual Cameraman 2. L’effet est assez incroyable, et accentue encore d’avantage la puissance et l’impacte de la machine par rapport aux autres à l’époque.
A noter également qu’un module NEC Japonais était dispo et que NEC avait également sorti une réplique du CLD-A100 sous leur marque avec la référence : PCE-LD1 (très dur à trouver !). Celui-ci est totalement compatible avec tous les modules, donc pas de soucis de ce côté là !

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Les Jeux
La machine ayant été distribuée aux USA, on trouve donc en plus des LDs de jeux Japonais, des LDs de jeux Américains. Néanmoins, certains jeux japonais ne sont pas trouvables aux USA. Il faut préciser que les jeux possèdent un Obi et qu’il y a une notice dans les pochettes de LDs (comme les LDs « classiques » de films sortis au Japon). Certains LDs de jeux ne sont que des « extraits » test et sont donc marqués « Sample ».
Il existe 11 jeux LD-ROM2 spécifiques au module NEC et 23 jeux MEGA-LD spécifiques au module SEGA. Sur les 34 jeux sortis, quelques uns sont sortis sur les 2 modules : comme Zapping TV Satsui, Pretty Illusion 1&2 par exemple.
Les jeux d’Arcades sont vraiment impressionnants : les sprites sont gérés par le module Mega Drive ou PC Engine, et les backgrounds décors précalculés tout en 3D avec des effets de caméra ahurissants ! En fait tous les décors ont été générés sur station graphique puis implémentés dans le jeu sous forme de vidéo. Bien sûr, on est loin des cinématiques de SquareEnix, et les textures sont absentes, mais imaginez l’émotion en 1993 à la vision d’un jeu aux décors tout en 3D et super détaillés ! Par exemple, le jeu de course Rocket Coaster propose quatre courses différentes avec des parcours géniaux et magnifiques, le champ de vision est très lointain et impressionne encore aujourd’hui. Les shoots à la Vajra proposent des décors urbains avec des caméras dynamiques. Hyperion nous propose des décors dans l’espace avec des champs d’astéroïdes et bases spatiales.
Et pour garnir tout ça, les musiques, digits et bruitages viennent du support LaserDisc, c’est à dire de très haute qualité (44Khz, qualité CD). Quelle longueur d’avance sur la concurrence. Malheureusement, le gameplay à été oublié au profit de la technique, et ces jeux sont peu maniables, très vite lassants. On sent qu’on voulait juste impressionner visuellement. Enfin le prix, il fallait compter à peu près 120$ par jeu.

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Fabuleuse machine si l’en est, il faut ajouter que c’est le module de jeu qui défini la nationalité pour le lecteur. C’est-à-dire que si vous disposez d’un lecteur CLD-A100 américain, mais que vous mettez un module NEC japonais, vous ne pourrez mettre que des jeux en LDs japonais. Pour la compatibilité des jeux, tous les titres LD-Rom2 japonais ou US sont compatibles avec n’importe quel module : PAC-N1, PAC-N10 ou un PAC-LD1.

Hucard PCEngine : Fonctionnent sur les modules PAC-N1 et PAC-LD1.
Il est néanmoins possible de faire marcher ces HuCARDs japonaises sur un PAC-N10 par l’intermédiaire d’un adaptateur type Kisado.
Hucard TurboGraphx : uniquement avec le PAC-N10.
CD-Rom2 et SuperCD-Rom2 PCEngine : Tous les titres fonctionnent avec n’importe quel module LD-ROM2, que ce soit un PAC-N1, PAC-N10 ou un PAC-LD1.
Attention tout de même : il existe visiblement quelques exceptions, à savoir des titres japonais qui ne fonctionnent pas sur le module américain PAC-N10.
CD-Rom2 et SuperCD-Rom2 TurboGraphx : Tous les titres fonctionnent avec n’importe quel module LD-ROM2, à savoir PAC-N1, PAC-N10 et PAC-LD1.
CD-Rom2 PCEngine Arcade : Un System 3.0 étant déjà intégré dans les modules LD-ROM2, il est recommandé d’utiliser une Arcade Card DUO. D’autant qu’en raison de ses dimensions, l’Arcade Card PRO peut, une fois insérée, se coincer dans le module et être extrêmement galère à déloger.
Sur PAC-N1, tous les jeux fonctionnent.
Sur PAC-N10, tous les jeux fonctionnent, à condition bien sûr d’utiliser un Kisado pour l’Arcade Card.
Sur PAC-LD1, on trouve bizarrement huit jeux Arcade CD-ROM2 qui ne veulent pas fonctionner, notamment les jeux de baston SNK. Une anomalie qui a été source de nombreuses plaintes de la part des acheteurs de l’époque.

Compatibilité module SEGA
Mega-LD : Tous les titres, japonais ou US, fonctionnent avec n’importe quel module Mega-LD, que ce soit un PAC-S1 ou un PAC-S10.
Mega Drive et Mega-CD japonais : Fonctionnent uniquement sur le module PAC-S1.
Mega Drive et Mega-CD européens : Très peu de tests ont été réalisés pour juger de la compatibilité des jeux MD et MCD européens. A la vue de ces essais, il semble qu’un nombre très significatif de ces titres fonctionnent sur le module PAC-S1, alors qu’ils ne passent pas sur le PAC-S10. A approfondir.
Genesis et Sega-CD : Fonctionnent sur le module PAC-S10.
Certains rares titres (visiblement ceux sortis en début de vie de la machine, avant la mise en place d’une quelconque protection) passent sur le PAC-S1, mais mieux vaut ne pas compter dessus.

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Encore un Grand merci au site NEKOFAN sur lequel j’ai pioché beaucoup d’infos et j’ai pris quelques images, mais également au LaserActive CLD-A100 Virtual Museum du site Cyberroach . Enfin je vous conseille, d’aller jeter un petit coup d’œil sur ce site, qui vous permet de découvrir les titres sortis sur ce lecteur. Enfin vous avez également cette page perso sur le CLD-A100, qui donne également quelques infos sur cette fabuleuse machine.

Et en tant que lecteur de LD ?

Il est difficile de trouver des témoignages sur ce point, mais visiblement, il n’a rien d’exceptionnel ! Il ne faut pas s’attendre à un miracle. Le lecteur est tout de même muni d’un tiroir séparé pour la lecteur des CD Audio. Et il est compatible avec les disques Laservision, ainsi que les CD-Vidéo (petit LD de 12cm). Pour les rétro-gamers, ça peut être pratique d’avoir un appareil tout-en-un.