Le LV-ROM :
LaserVision Read Only Memory

Probablement le tout premier graveur de disque optique qui à existé (sauf si vous regardiez la série tv « Supercopter » !). En fait tout est parti du projet « Doomsday » de la chaîne anglaise BBC. Tout commence en 1984, lorsque la BBC décide de faire sa nouvelle édition multimédia du projet Doomsday : un projet qui permet de sauver des données importantes en cas d’un danger qui pourrait décimer les humains. BBC fait alors un partenariat avec Acorn, Phillips et Logica. Le support choisi est le Laserdisc, seulement, il n’est pas enregistrable ! Qu’à cela ne tienne, Phillips va développer un dérivé qui va donner un Laserdisc enregistrable : le LaserVision Read Only Memory (ou LV-Rom). Ce LV-Rom sera non seulement capable de stocker de la video analogique et des images, mais également des données informatiques !

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Grâce notamment à une capacité de stockage de 300Mo par face (soit 600Mo au total sur le disque, presque l’équivalent d’un CD à 150Mo près !). Le premastering des données sera fait grâce à un ordinateur VAX 11/750 assisté par le réseau d’ordinateurs de la BBC. Les masters des LDs seront produits et testés par Phillips dans leur quartier général à Eindhoven. Pour visualiser les Laserdiscs pressés avec les données informatiques, il faudra un ordinateur Acorn de la BBC, avec un contrôleur SCSI, et coprocesseur-contrôleur Phillips VP415 spécialement produit pour ce lecteur de Laserdisc spécifique, ainsi qu’un Genlock vidéo. L’ordinateur était assez évolué, puisqu’en plus du clavier, il disposait d’un trackball. Le logiciel qui animait tout ceci fut écrit en BCPL : un précurseur du langage C. Le projet fut stocké sur deux laserdiscs gravés en CAV :
– The Community Disc contenant des réflexions personnelles sur la vie en Angleterre, et des navigations sur des cartes géographiques de l’Angleterre.
– The National Disc contenait lui diverses données dont celles de 1981 : Census. Des photographies de professionnels de la photo, de la réalité virtuelle, sur la face B se trouve de la vidéo.

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Le projet était assez élaboré avec une navigation grâce à une galerie virtuelle d’images, des fonctions de zoom, de gigantesques vues des régions capturées, etc. : les disques contenaient 50 000 images, 250 000 pages de texte, 24000 cartes et des millions de statistiques à explorer.

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Le lecteur de LV-Rom conçu par Philips fut le seul lecteur de Laserdisc avec une interface SCSI, c’est également le seul lecteur à pouvoir être utilisé pour le Doomsday Project. Il fut produit en très petite quantité, et est vraiment très rare ! Beaucoup critiqué par la suite lorsque le Laserdisc est tombé face au DVD, et surtout après l’apparition des graveurs de CDs, ce projet reste néanmoins mémorable pour la démonstration technique de ce qu’on était capable de faire avec le support Laserdisc, et beaucoup d’ingéniosité !

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